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À présent on entend les cloches désolées
Couper à temps égaux le silence des airs,
Et porter jusqu’au fond des mas les plus déserts
Leurs plaintes, à la voix de la bise mêlées.

Sous le vaste hangar où, jadis, nuit et jour,
La scierie à grand bruit débitait troncs et branches,
Notre père et notre oncle assemblent quatre planches
Pour en faire la couche où l’on dort sans retour.

Ils sont tous deux à bout de courage et de force,
Les rudes bûcherons qui domptaient autrefois
Les chênes ; et leurs pleurs mouillent le cœur du bois
Dont leur sueur baigna jadis la rude écorce…