Page:Fabié - Fleurs de Genêts, 1920.djvu/21

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Rien n’est bon comme toi, nourrice triomphante,
Qui depuis cent mille ans, sans te lasser un jour,
Mets aux lèvres de ceux que ton amour enfante
Plus de pains qu’ils n’ont mis de grains dans ton labour.

Rien n’est fort comme toi, fière et robuste aïeule
Qui n’as pas une ride au sein ni sur le front,
Et qui ― quand tout vieillit, se flétrit et meurt ― seule
Vois les siècles passer sans en subir l’affront !





Et tes fils ont un corps viril et l’âme saine ;
Qui les peint dépravés ne les fréquenta point
La vie au grand soleil ne fait pas l’homme obscène,
Et l’on n’est jamais vil, une charrue au poing.