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C’est que, comme un ressort que nul choc n’a brisé,
La nature avait mis en toi sa gaîté franche,
Et tu te redressais toujours, comme la branche
Se redresse au soleil quand l’orage a passé.

L’âge même, sous qui le plus fort tremble et ploie,
A beau blanchir ta tête et te courber les reins,
Il ne peut t’arracher tout à fait tes refrains,
Et, s’il te prend la force, il te laisse la joie.

Et tu vois arriver, sans regrets et sans peur,
― Comme un bon ouvrier ayant fini sa tâche, ―
La mort, qui de tes mains fera tomber la hache,
Et de son grand sommeil te paiera ton labeur.