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Elle rentre le soir, à la ferme en détresse
Où tout l’attend, où tout l’appelle, où tout a faim,
Les bêtes de provende, et les marmots de pain ;
Tous, d’une voix connue et d’une âme maîtresse.

Jette du grain, fermière ! emplis les râteliers ;
Rends à l’agneau plaintif sa brebis implorante ;
Verse à tes petits-fils la marmite odorante ;
Prie ensuite avec eux pour les morts familiers :

Pour ton mari, parti le premier, avant l’heure,
Pour ceux de tes enfants soldats déjà fauchés,
Sans qu’on puisse savoir où leurs corps sont couchés,
Et pour d’autres encor, qu’aux alentours on pleure ;