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Voix éteinte


 

Elle perdit d’abord et par degrés sa voix
Qu’elle avait chaude et grave, émue et pénétrante
Comme la voix du loriot au fond des bois…
En l’écoutant chanter pour ses amis, parfois,
Même quand nul encor ne la savait souffrante,
Je me sentis le cœur traversé du soupçon
Qu’elle leur donnait trop de son âme vibrante,
Que son air s’achevait en un furtif frisson,
Et que le luth un jour plierait sous la chanson.