Page:Fabié - Fleurs de Genêts, 1920.djvu/103

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Vous tous qu’elle aimait tant, éclatez en sanglots !
Sonne ton dernier glas, ô cloche désolée !
Et toi, neige, descends du ciel, descends à flots,
Mets sur ce tertre noir ta robe immaculée !

Tombe, tombe toujours ! et du même manteau
Qui préserve du froid les semences fécondes
Pour que le pré fleurisse, et que les gerbes blondes
Se pressent, en juillet, aux pentes du coteau,

Couvre l’humble dépouille à nos baisers ravie,
Ces flancs, ce sein, ces yeux, cette bouche adorés :
Mieux que l’épi des champs, mieux que la fleur des prés,
Celle que nous pleurons ailleurs reprendra vie !