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On entre au cimetière, ― hélas ! dernière étape ―
Les tertres, que l’été faisait fleuris et verts,
Moutonnent vaguement par la neige couverts ;
Seul un grand trou profond perce la blanche nappe.

Un trou noir et béant qui, rouge sur le bord,
Semble une horrible plaie au sein pur de la terre,
Et par où nous rentrons dans l’éternel mystère,
― Grains jetés au sillon par la main de la Mort !

Et le cercueil descend dans la fosse glacée ;
La terre avec lenteur retombe des talus…
Ma pauvre mère, hélas ! je ne te verrai plus !
Plus jamais ! ― si ce n’est au fond de ma pensée…