[14] Nous nous sommes fait présenter aussi toute l’argenterie qui est dans la sacristie, qui consiste en deux bâtons d’argent pour les chantres, les jours solennels ; une croix d’argent pour mettre sur l’autel, donnée par M. de Godeau, sur laquelle sont ses armes[1] ; une autre de vermeil donnée par M. Barcillon, chanoine et grand vicaire ; trois bassins d’argent, un donné par. le feu sieur Raphaël Olive, théologal, avec les burettes (ses armes sont gravées sur les trois pièces) ; un bassin avec ses burettes donné par M. l’abbé de Gréolières (ses armes y sont)[2] ; le troisième bassin, avec les burettes et la clochette, donnés par ledit sieur Barcillon, avec ses armes ; un ostensoir de vermeil donné par le même sieur Barcillon, sur lequel sont ses armes. Il y a encore une quatrième paire de burettes, sans armes, plus huit chandeliers d’argent, six petits et deux pour les enfants de chœur, faits à l’antique ; une grande croix d’argent pour les processions ; un encensoir, une navette, sa cuillère, un goupillon d’argent, deux instruments de paix, tous deux d’argent, l’un rond et l’autre carré par le bas et ovale par le hauts[3] ; plus cinq calices dont deux sont de verre. Il y en a un sixième de vermeil qui est à Notre-Dame des Crottons[4], outre un autre d’argent qui est à Villeneuve, avec un ciboire aussi audit lieu. On les a prêtés pour l’usage de cette paroisse depuis que ceux qui y étaient furent volés, il y a quelques années[5]. Nous avons ordonné dans la visite que nous fîmes audit lieu, au mois de septembre, que le sieur de Sabran, sacristain, prébendé à Villeneuve, et le sieur vicaire dudit lieu feront faire des vases sacrés incessamment et qu’on rendra ceux du chapitre[6]. Les deux ciboires, dont l’un est d’argent, l’autre, plus gros, de vermeil doré, et donné par M. Barcillon, se tiennent ordinairement dans la chapelle de Saint-Lambert où repose le saint-sacrement. On a six chandeliers de laiton, avec une croix de même sur le milieu de l’autel. Il y a une croix de laiton pour les enterrements[7]. La voute de la sacristie aurait besoin d’être reblanchie et enduite en quelques endroits.
[15] On nous a fait voir l’état des ornements et du linge d’église dont le sieur sous-sacristain est chargé. On n’a pas exécuté l’ordonnance de 1706, en ce point non plus qu’en beaucoup d’autres[8]. Il n’y a qu’un parement d’autel, de couleur verte. Il est de camelot[9], et même rapiècé et déchiré vers le milieu. Ordonné d’en faire un autre en 1706. Les vitres de la petite fenêtre ont besoin d’être nettoyées. Nous avons remarqué qu’il y a une vieille bannière toute déchirée et mal propre, contre la muraille, qu’il faut ôter. Saintes Reliques.
[16] Nous nous sommes rendu à la chapelle, au fond de l’aile droite de l’église, appelée la chapelle des Saintes Reliques[10]. Au-dessus de l’autel est un enfoncement pris dans l’épaisseur de la muraille
- ↑ Bourchenu attribue ici à Mgr Godeau une particule nobiliaire.
- ↑ 7 Le théologal Raphaël olive, chanoine prébendé à Courmes, est un contemporain de Mgr Godeau. L’abbé de Gréolières est un chanoine la maison de Villeneuve-Vence, le seigneur de Gréolières étant de sa famille. Les parenthèses ne sont pas dans le document.
- ↑ On appelait paix de petits reliquaires destinés à faire baiser les reliques.
- ↑ Notre-Dame des Crottons, jadis prieuré au terroir de Malvan, aujourd’hui Notre-Dame des Fleurs, commune de Vence. Mgr Bourchenu la visite plus loin.
- ↑ Bourchenu avait d’abord écrit: "depuis l’incursion des ennemis qui prirent les vases sacrés qui y étaient". Il s’agit d’une note ajoutée à la marge, avec des ratures et des corrections à l’interligne.
- ↑ Voir la visite de Villeneuve, aujourd’hui Villeneuve-Loubet, aux Archives départementales des Alpes-Maritimes, G 1257, fol 22 ro, où Bourchenu note que les vases sacrés ont été volés le 8 mai 1713. À cette date le vol ne peut pas être imputé à des armées ennemies.
- ↑ Je ne sais s’il reste quelque chose de cette argenterie. On sait qu’elle fut envoyée au district, à Grasse, sous la Révolution, pour venir en aide à l’État, témoignage des sentiments patriotiques des Vençois. Ainsi disparurent les anciens reliquaires, non toutefois les reliques qui furent conservées.
- ↑ Il s’agit de l’ordonnance qui terminait la visite de l’évêque Crillon, Archives départementales des Alpes-Maritimes, G 1254. Nous sommes toujours surpris de voir combien ces ordonnances étaient peu respectées.
- ↑ Grosse étoffe de laine, sans doute de peu de valeur, si c’est bien l’origine du mot camelote.
- ↑ Au XIXe siècle, cette chapelle sera dédiée au Sacré-Cœur de Jésus. Elle est aujourd’hui désaffectée. On a en supprimé l’autel à une date que j’ignore et on n’y voit Plus l’armoire des reliques.