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1997[1], le leader annonça que le 31 mars 1998, une soucoupe volante atterrirait en ville avec Dieu à bord. Ceci survenant juste après les suicides médiatisés de groupes religieux (dont le Temple Solaire en Suisse et au Canada et Heaven’s Gate en Californie), la police fut sur les dents, on le comprend. Que pouvait donc faire les forces de l’ordre pour que l’affaire se résolve le plus pacifiquement possible ?

En tout premier lieu, le bureau de police mobilisa ses ressources, forma un groupe d’officiers dotés d’une stratégie de communications avec les membres, et endossa le rôle clé de coordination des diverses branches du gouvernement local que la présence du groupe pouvait affecter. Ces branches incluaient le bureau du maire, les pompiers, le département de la santé, les services de protection de l’enfance, et, afin de se préparer à toute éventualité, le bureau de l’examinateur médical. Puis le département de police imagina une stratégie pour faire face à la situation, qui incluait l’estimation de risques du groupe, les prises de contact avec les responsables du Chen Tao, et la planification de problèmes potentiels.

Estimation de la menace

Afin de déterminer les véritables motivations et intentions du groupe, la police de Garland contacta plusieurs sources, dont le centre du FBI cité plus haut, le département d’état américain, le service d’immigration et de naturalisation, ainsi que des organismes internationaux tel que l’office des affaires consulaires et économiques de Taïwan. Il examina également plusieurs sites Internet liés aux NMR en général et au Chen Tao en particulier. Enfin, il contacta des experts en NMR de la communauté universitaire et élabora un partenariat avec un professeur d’université local[2]. Avant de travailler avec l’expert, le bureau de la police établit des règles de base, incluant le rôle attribué à l’expert (il servirait plutôt de conseiller que de négociateur) et décidèrent quelle information l’expert pourrait ensuite utiliser dans la recherche, et quelles déclarations, si le cas se présentait, il pourrait faire aux médias.

Facteurs neutres

Les NMR ayant de nombreux traits peu familiers, il est difficile d’évaluer les indices bizarres sans qu’ils soient nécessairement dangereux. Il existe plusieurs traits communs à ces groupes qui ne forment pas en soi des signaux de danger.

  • Les membres offrent une allégeance absolue et sans question à leur chef et à leur système de croyance. En l’absence d’autres indices de risque, ceci n’implique pas nécessairement de propension à la violence ou à d’autres activités criminelles. La dévotion totale est une marque typique des NMR.
  • Le fait que le groupe soit physiquement séparé des autres est une caractéristique courante de nombre de NMR, mais cela ne dit rien des attitudes du groupe par rapport à la violence et au suicide[3]. * Les membres adoptent des rites et coutumes inhabituels, pouvant inclure des régimes alimentaires, des vêtements différents, ou concerner le langage, ou l’organisation sociale et familiale.

Créer un dialogue significatif

Les conseillers en science du comportement des forces de l’ordre et les négociateurs en prises d’otages prônaient la doctrine du dialogue[4]. Cependant, les agences d’application de la loi devraient observer deux mises en garde à cette tentative de dialogue[5]. Tout d’abord, les autorités ne devaient approcher les NMR que si la sécurité semblait assurée. Ensuite, il fallait tenir compte du fait que la relation de confiance ne pouvait être établie que si le groupe avait l’impression que le bureau de la police tiendrait parole. Les mensonges et promesses non tenues mèneront à une rupture complète

  1. Le mouvement arrive aux USA en 1996 à San Dimas, Californie. Le leader déplaça le groupe au Texas sur ce qu’il pensait être des instructions de Dieu. Les membres choisirent Garland parce que le nom ressemblait à « Godland. » (Patrie de Dieu) voir Ted Daniels, « Chen Tao and Rationalization of Failure » ; available from http : //www. channell. com/users/tdaniels/ Articles/71-chentao.html.
  2. Le dr. Lonnie Kliever fournit des informations importantes au bureau de police de Garland. Lire Lonnie Kliever, « Meeting God in Garland : A Model of Religious Tolerance, » Nova Religio : TheJournal of Alternative and Emergent Religions 3, n. 1 (October 1999) : 45-53.
  3. Pour l’étude des circonstances dans lesquelles l’isolement peut provoquer la violence dans un groupe, lire Kevin M. Gilmartin, « The Lethal Triad : Understanding the Nature of Isolated Extremist Groups, » FBI Law Enforcement Bulletin, September 1996,1— 5.
  4. Pour la valeur des stratégies de communications avec les groupes armés, James E. Duffy and Alan C. Brantley, « Militias : Initiating Contact, » FBI Law Enforcement Bulletin, July 1997,22-26 ; and Anthony J. Pinizzotto, « Deviant Social Groups, » Law and Order, October 1996,75-80.
  5. Voir la section précédente sur les risques de NMR