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XII

l’âme réveillée.


L’âme tendue sur ce fait terrible : l’esclavage, je dressais l’oreille, chaque fois que le mot s’échappait des lèvres d’un blanc. Il en sortait souvent. J’entendais fréquemment maître Hugues et ses amis, parler des abolitionnistes.

Qu’étaient, que faisaient les abolitionnistes ? Mystère pour moi. Mais ce qu’il y avait de certain, c’est que tout propriétaire, acheteur, vendeur de marchandise ébène, tenait les abolitionnistes en parfaite horreur.

Un esclave s’était-il enfui ? — Abolitionnistes !

Un esclave avait-il assommé son surveillant ? — Abolitionnistes !

Un esclave avait-il incendié la maison du maître ? — Abolitionnistes !

J’en conclus que l’abolitionniste, cette bête noire des maîtres, était de façon ou d’autre, l’ami des nègres asservis.

Quant au sens précis du terme, le dictionnaire ne m’apprit rien :

— Abolition, l’acte d’abolir !