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qu’elle n’ait la volonté de se tenir debout. Les races, comme les individus, rencontrent le sort qu’elles méritent.

Toutes les prières de la chrétienté, n’arrêteront pas plus la course d’un boulet, qu’elles n’empêcheront l’arsenic d’être un poison.

J’ai essayé, frères, de vous arrachera la superstition, à la bigoterie ; à ces vieux habits des maîtres, dans lesquels vous êtes entrés, comme eux dans les vieilles casques de leurs grands pères. Je vous ai dit et répété, que nous dépendons de nous-mêmes, non des étoiles ; que celui qui veut vaincre, doit frapper le coup ; que respect de soi, confiance en soi, industrie, activité, persévérance, économie, sont les meilleurs moyens de s’en tirer dans les deux mondes : l’inférieur, le supérieur. — L’inférieur avant tout, puisque c’est avec lui tout d’abord que nous avons à faire, et que ne pas progresser en bas, c’est risquer fort de ne pas arriver en haut.

Je vous ai déclaré, frères de ma race, que d’immuables lois mènent l’Univers ; que l’homme recueille ce qu’il a semé ; qu’il n’existe manière sous le ciel, de supprimer les conséquences d’un acte, de détourner les suites d’un fait.

Ces vues, la plupart d’entre vous ne les partagent pas.

Ils comptent sur les faveurs du Tout-Puissant, sur la prière qui les obtient. La foi « étant la substance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit point », ils s’en tiennent à cette sentence, qui,