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tice, je les ai maintenues, tant qu’ont duré l’injustice et l’oppression. Mais garder le courroux lorsqu’à cessé l’injure, visiter l’iniquité des pères sur la tête des enfants, nul chrétien ne fera cela[1].


Retournons à la Loyalist National Convention.

Dès le début, les délégués se divisèrent. La majorité, gouvernée par les Kentuckiens, s’opposaient au vote des noirs. Après un certain nombre de séances, le président, gentleman du Kentucky, prononça l’ajournement.

Le coup était habile, mais nous n’étions pas gens à rester sur le carreau.

En un instant, la Convention, reformée, nomma un nouveau président, reprit ses séances, étudia, discuta ; et, remuée par l’éloquence de M. Tilton, de miss Anna Dickson, par la grandeur de la cause, par sa légitimité, conclut en faveur du suffrage noir. — Je ne m’y épargnai pas. Le déni du vote, c’était, dans ma conviction, le retour à l’esclavage ?

Mes efforts préparèrent une solution qu’accéléra —

  1. Quelque temps après ma visite à M. Sears, Captain Thomas, se trouvant à Philadelphie, entra chez son gendre :

    — Bien, Sears. Les journaux parlent de la conférence de Frédérik ! L’avez-vous entendu ?

    — Oui, monsieur.

    — Vous est-il venu voir ?

    — Oui, monsieur.

    — L’avez-vous reçu ?

    — Oui, monsieur.

    — Vous avez bien fait.