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murs ; nous célébrâmes en orateurs et en citoyens, le triomphe définitif.

Deux héros de la parole, Wilson et Winthrop, se trouvaient en présence.

Winthrop, aristocratique jusqu’au bout des ongles, élevé dans toutes les opulences, entouré de toutes les recherches de la fashion, esclavagiste d’instinct et de sang ; Wilson, le fils du peuple, le self-made-man, le cordonnier Sénateur, le porte-étendard de l’indépendance et de l’Union !

Mais, depuis longtemps, tous deux ils défendaient même cause ; tous deux, ils appartenaient à ce bataillon sacré, que Wester appelait : Les solides hommes de Boston.

Or, ce soir-là, pour que rien ne manquât à la fusion ni des âmes, ni des races ; celui qui, sur la plate-forme, vint succéder à Winthrop, ce fut Frédérick Douglass, l’ex-esclave… charmé jadis par la conversation de l’orateur, alors que, debout derrière sa chaise, il le servait à New-Belford, en qualité d’aide de couleur !


Raconter l’assassinat de Lincoln, je n’en ai pas la force. Un cri d’indignation, un frisson d’horreur, cela dit tout.

Abraham Lincoln, Abraham Garfield ! — Même prénom, même loyauté, même vaillance, même éducation, même catastrophe !

Lincoln, secoué de la tempête, voyait arriver l’accalmie. Président des États-Désunis, il allait être président de l’Union.