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XI

la guerre.


Dès le premier jour, la guerre fut à mes yeux l’abolition de l’esclavage.

Battue en brèche, ma foi tint bon.

Quand Seward chargeait nos ministres à l’étranger, d’affirmer que, quelle que fût l’issue de la rebellion, rien ne serait changé dans les États du Sud : que les esclaves y resteraient esclaves, que les maîtres y resteraient maîtres ; quand le général Mac-Clellan, quand le général Butler, prévenaient les esclaves que tout effort vers la liberté serait réprimé par un bras de fer ; quand le gouvernement national refusait de rassembler des troupes noires ; quand il démentait la proclamation, par laquelle le général Freemont venait d’abolir l’esclavage au Missouri ; quand nos régiments fédéraux retournaient les esclaves à leurs maîtres ; quand nos bataillons maintenaient le bétail noir dans les fermes de Virginie ; quand nos soldats se montraient plus prompts à chasser du camp les hommes de couleur, qu’à fondre sur les rebelles ; alors et toujours, ma conviction résistait.

Parcourant le Nord, je développais ma pensée :