Page:F.Douglass, Mes années d'esclavage et de liberté, 1883.djvu/234

Cette page a été validée par deux contributeurs.

X

le commencement de la fin.


Quelques mots encore, sur mes relations avec John Brown.

L’expédition du Kansas terminée et la liberté victorieuse, Brown restait à la tête de ses hommes, tous armés, tous décidés à le suivre où qu’il allât, car tous croyaient en lui.

Ce fut alors qu’arrivant à Rochester, il me pria de l’héberger durant quelques semaines.

— Mais ! s’écria-t-il : J’entends payer mon entretien.

John Brown n’était pas homme à contredire. Ainsi fut fait.

Il travaillait sans relâche : à sa correspondance d’abord, puis à sa grande Constitution, première pensée du matin, dernière du soir[1]. Il en exposa le plan à quelques amis, mandés tout exprès du Canada, et m’en rebattit si constamment les oreilles, que l’affaire, je l’avoue, me devint un insupportable assommoir.

— Donnez-moi deux planches ! fit-il un matin.

  1. Je possède le manuscrit, tracé de la main de Brown.