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s’écrier : — « Les États-Unis ne peuvent plus endurer la situation : à moitié libres, esclaves à moitié. Soyons l’un ou soyons l’autre. Il n’y aura de paix, que par l’abolition. »

Entendez-vous, à ces paroles, les invectives des journaux sudistes contre ce bûcheron, ce batelier, ce rabotteur de planches, cet avocat de raccroc !


L’affaire du Kansas allait éclater. Il s’agissait, pour le Sud, de faire du Kansas un État à esclaves ; par conséquent une force au service des esclavagistes, et dans le pays, et dans le parlement.

Le Sud avait pour lui le parti démocratique, la proximité du Kansas et du Missouri — État à esclaves — la violence, toujours et partout.

Les opposants du Nord, à plus de mille milles de la frontière orientale du Kansas, n’y pouvaient pénétrer qu’en traversant une contrée sauvagement hostile.

Ils faisaient ce qu’ils pouvaient. Tirez sur ma caisse aussi longtemps que durera le conflit, deux cents Livres St. par mois ! » écrivait Gerrit Smith. — G. L. Stearns envoyait ses dollars par milliers. Beecher tonnait dans son journal, Sumner parlait comme jamais orateur n’a parlé. Ceux-là furent les générateurs. Les hommes qui partirent pour faire du Kansas un État libre, furent les héros et les martyrs.

Quand il devint évident pour tous, que la question ne se résoudrait ni par des mots ni par des votes, mais par des balles et des couteaux ; John Brown sentit que son