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où le Nord abolitionniste, tient l’homme de couleur qui a conquis sa liberté ? — Alors, on n’entendra plus les pères de famille se demander parmi nous : « Que ferai-je de mon fils ? » Le niveau général montant alors, ceux qui auront gravi les sommets n’y seront plus solitaires, et comme éperdus. Les individualités mal ébauchées se dessineront, elles s’affirmeront. On nous accordait les facultés du singe : celle d’imiter. On sera forcé de nous reconnaître les facultés de l’homme : celle de créer, et d’être nous ! »


Mistress Beecher Stowe, non-seulement adopta mes vues, accepta mon plan, mais me demanda de réunir mes frères libres, afin de les consulter sur le sujet. Une convention, la plus nombreuse, la plus éclairée de toutes celles qui s’étaient tenues jusqu’alors — 1853, Rochester — reçut la proposition, l’examina, l’acclama, et par vote unanime, adressa de chaleureux remerciements à mistress Stowe.

Tout étant conclu, l’illustre auteur d’Uncle Tom’s Cabin, partit pour le Royaume-Uni. Durant son absence, la rage du Sud s’exhala en calomnies : L’or qu’elle collectait au nom de la sainte cause, mistress Stowe le gardait en poche !

Salirai-je ma plume au contact de pareilles vilenies ? M. Ward Beecher répondit — New-York Indépendant — aux vilains qui les avaient proférées, et mon journal, venant à la rescousse, acheva l’œuvre, en publiant les intentions de mistress Stowe : l’emploi fixé par elle, des offrandes qu’elle recevait.