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VIII

john brown — madame beecher stowe.


Il est un nom, que les plus éminents parmi mes frères noirs, murmuraient avec une sorte de mystère.

L’homme qui le portait, riche négociant de Springfield, m’invita chez lui. Je le rencontrai dans ses magasins, bâtiments dont les vastes proportions et l’aménagement habilement ordonné, parlaient autant de sagesse que d’opulence. Bientôt, le propriétaire prit avec moi le chemin de sa demeure. Tout en cheminant à ses côtés : — L’habitation, pensais-je, sera digne de l’établissement commercial.

Or, quelle ne fut point ma surprise, lorsque je me vis en face d’une maisonnette en bois, située, non dans un quartier élégant, mais dans une humble rue ouvrière. Si simple que parût l’extérieur, l’intérieur l’était davantage. J’aurais plus vite fait de dire ce qu’il n’y avait pas, que ce qu’il y avait. La famille, digne et bonne, me reçut en ami. On annonça le thé. Ce thé, consistant en potage gras, choux et pommes de terre, pouvait satisfaire l’appétit d’un individu qui aurait, ou mené la charrue de l’aube au soir ; ou exécuté une marche forcée, par seize degrés au-des-