Page:F.Douglass, Mes années d'esclavage et de liberté, 1883.djvu/114

Cette page a été validée par deux contributeurs.

XVIII

nouvelles relations et nouveaux devoirs.


Le jour de Noël, mon année de service achevée, je quittai Covey.

Patron et place, étaient arrêtés d’avance, pour 1835.

Captain Thomas, avait loué son esclave à M. Freeland.

Tout changement, excite un certain trouble chez le noir : Dans quelles mains tombera-t-il ? Mais, à ma renommée de lettré, s’enjoignait maintenant une autre : j’avais des poignets, et je savais m’en servir. Le bruit s’était répandu, par tout le comté Talbot, que, facile d’humeur, je n’étais pas facile à rosser ; que je ruais, et que j’avais parfois le diable au corps. Cette réputation, bonne ou mauvaise, me donnait, quant à mon sort futur, un grand repos d’esprit. Ce n’est pas tout ; affranchi du fouet, je m’efforçais d’en affranchir mes frères. Haïssant l’esclavage et les faiseurs d’esclaves, j’inoculais mes haines à la gent noire : « Une brebis gâtée empoisonne le troupeau » ! — Cela, et ma littérature, faisait de moi un objet redoutable aux planteurs.

Noël, la semaine qui suit, sont temps de fête pour les