Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/91

Cette page a été validée par deux contributeurs.
87
CHAPITRE VIII.

dire à tout ce monde que vous êtes le fossoyeur du bourg de Glénac !

L’ancien uhlan se tournait et se retournait sur ses moelleux coussins, comme s’ils eussent été rembourrés d’aiguilles.

— Je ne vous connais pas…, murmura-t-il. C’est-à-dire… ché ne fus gonnais bas…

La bayadère appuya sa jolie tête sur son coude et se prit à le regarder fixement à travers les trous de son masque.

Le malheureux baron était à la torture.

— Ah çà ! reprit la bayadère, nous avons donc fait un héritage ?… car les cinquante pièces de six livres n’auraient point suffi à nous poser sur ce bon pied dans le monde…

— Comte ! s’écriait-on autour de la table, heureux au jeu, malheureux en amour ! Vous avez perdu une belle partie… Piqué sur quatre !

Blaise se leva. Il était très-pâle et gardait un sourire contraint.

— J’ai bien des choses à vous demander, M. Blaise, dit la ceinture rouge en l’attirant hors du cercle des joueurs ; et d’abord où est l’Américain, comme vous l’appelez ?

— Qui êtes-vous ?… qui êtes-vous ?… murmura le comte d’un air accablé.

— L’Endormeur ! je vous trouve bien cu-