Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/282

Cette page a été validée par deux contributeurs.
278
LES BELLES-DE-NUIT.

furent garnies de coiffes de nuit et de bonnets de coton.

Madame la marquise d’Urgel, seule, avec sa servante Thérèse, resta, pour cause, à l’intérieur de ses appartements.

En même temps la patrouille fit irruption hors du corps de garde.

La cause de ce remue-ménage était simplement l’évasion du pauvre Vincent de Penhoël.

Vincent avait achevé de scier son barreau, vers cinq heures du matin, à peu près au moment où la voiture du nabab s’arrêtait devant la porte de madame la marquise d’Urgel.

Il n’avait formé aucune espèce de plan et comptait s’en remettre à l’inspiration du moment, quand l’heure de partir serait venue.

Dès qu’il put passer la tête entre les barreaux, il regarda au-dessous de lui, et distingua vaguement une grosse masse noire sur le pavé de la cour.

C’était le dogue de garde, sentinelle dont la surveillance ne se trompe jamais.

Vincent rentra dans sa cellule et fit une corde avec ses draps ; car il fallait partir : Blanche était là, de l’autre côté de la rue, qui souffrait et qui l’appelait.

Il attacha ses draps, tordus en forme de câble, à deux de ses barreaux qui restaient fixés dans