Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/258

Cette page a été validée par deux contributeurs.
254
LES BELLES-DE-NUIT.

Elle saisit un balai à tout événement, et descendit sous la voûte.

— Qui est là ?… dit-elle en s’appuyant sur son arme.

— La marquise d’Urgel, répondit bien doucement M. Édouard de Saint-Remy.

— Tiens ! tiens ! tiens ! fit la portière ; comme on rêve !… j’aurais juré que madame était rentrée… et que le cocher avait dit : Porte, si plaît !…

— Ouvrez donc, madame Gonelle !…

La concierge se décida enfin à obéir.

— Oh ! oh ! s’écria-t-elle en se frottant les yeux à l’aspect des deux jeunes gens qui étaient entrés vivement et qui avaient refermé la porte derrière eux, qu’est-ce que ça veut dire ?

M. Léon vint mettre sa jolie figure toute rose sous le nez de la bonne femme.

— Nous voulons bien vous avouer, ma chère madame Gonelle, dit-il en riant, que nous ne sommes pas la marquise.

— Cet aplomb !…

— Mais, reprit M. Léon, nous sommes ses amis intimes.

— Ses cousins germains, ajouta M. Édouard.

— Ses frères de lait, madame Gonelle !

— Ta ta ta…, fit la portière ; je ne vous ai