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LES BELLES-DE-NUIT.

maison pour toujours… Mais ce n’est pas un adieu que nous lui laissons… Dites-lui qu’il nous reverra demain.

Il entraîna Roger à son tour, tandis que les deux nègres restaient là, sentinelles impassibles et muettes.

. . . . . . . . . . . . . . .

Deux heures s’écoulèrent.

La fatigue et l’ivresse avaient mis fin à la fête du nabab.

Il n’y avait plus personne dans le jardin où les châssis, ouverts, laissaient pénétrer l’air froid de la nuit.

Les valets avaient éteint lustres et girandoles.

Un silence profond régnait dans l’hôtel, naguère si bruyant.

Tout le monde dormait.

Tout le monde, excepté Cyprienne et Diane qui venaient de rentrer dans la chambre aux costumes.

Diane ferma la fenêtre du jardin et choisit, parmi les vêtements pendus à la boiserie, un costume complet de cavalier fashionable.

Cyprienne l’imita.

Elles entamèrent toutes deux, avec une gracieuse gaucherie, l’œuvre difficile de se vêtir en hommes.

Évidemment, ce n’était point pur caprice, et