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CHAPITRE XIV.

restaient fort inquiets, sous le coup de cette pensée qu’il y avait dans le bal deux personnes au fait de leur histoire ; deux personnes ennemies sans aucun doute.

Ils avaient fait ce qu’ils avaient pu, en premier lieu, pour rejoindre les deux bayadères, ensuite pour attirer l’attention de Robert, leur conseil habituel, et l’homme à ressources de l’association.

Le tout inutilement. Les bayadères s’étaient évanouies comme de véritables feux follets, et Robert avait refusé obstinément de rompre son entrevue avec le nabab.

Tout en lui faisant des signes pour attirer son attention, Blaise et Bibandier s’étaient rapprochés à plusieurs reprises, et quelques mots, saisis à la volée, leur avaient appris le sujet de l’entretien.

Ç’avait été pour eux, alors, une bien autre inquiétude. Robert était un homme habile et surtout prudent. Il buvait volontiers, mais avec mesure et sans jamais s’enivrer.

À cet égard, il avait lieu d’être sûr de lui-même, car, durant les trois années qu’il avait passées à Penhoël, pas une seule fois sa tête n’avait faibli.

D’ordinaire, il s’observait rigoureusement, ses compagnons le savaient. Mais ils savaient