Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/206

Cette page a été validée par deux contributeurs.
202
LES BELLES-DE-NUIT.

pointe des pieds et se tenaient debout à ses côtés.

Dans cette position, elles se trouvaient juste en face de la fenêtre donnant sur le jardin, et la girandole les éclairait vivement à travers la porte ouverte de la chambre aux costumes.

Cyprienne, qui s’était retournée par hasard, crut apercevoir, sur le cavalier, derrière la girandole, deux ou trois ombres qui se mouvaient.

Mais les myriades d’étincelles, jaillissant des cristaux, éblouissaient sa vue. Et puis, qu’importait ce qui se passait au dehors ? Elle n’essaya même pas d’en voir davantage.

Elle ramena son regard vers Montalt, que Diane, pensive, contemplait toujours en silence.

Les deux sœurs restèrent ainsi pendant quelques minutes. Elles ne parlaient point, mais leurs cœurs s’entendaient. Elles s’agenouillèrent, afin de prier pour lui.

Le bonheur mettait au front de Montalt comme une merveilleuse auréole. À voir la mâle et fière beauté de son visage, entre ces charmantes figures de jeunes filles, vous eussiez dit deux séraphins du ciel, veillant sur le sommeil de l’archange.

— Dieu nous a exaucées !… dit Diane en se relevant. Le voilà, notre bon génie !…