Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/200

Cette page a été validée par deux contributeurs.
196
LES BELLES-DE-NUIT.

— C’est que…, répliqua Diane, il y a notre pauvre père… et Madame.

— Puisqu’ils vous croient mortes !…

— Oh ! s’écria vivement Cyprienne, nous ne nous cacherons plus, quand vous nous aurez donné de l’argent pour les sauver.

À d’autres oreilles, cette parole eût peut-être sonné mal. Montalt attira la jeune fille sur son cœur pour la remercier.

Diane, dont le front s’était couvert d’abord d’un nuage d’inquiétude, leva les yeux au ciel avec reconnaissance.

Si beau qu’eût été son rêve, la réalité semblait vouloir le dépasser encore.

— Je vous donnerai donc de l’argent ? demanda le nabab en caressant Cyprienne du regard.

— Puisque vous êtes si bon…, répliqua la jeune fille, et que nous en avons besoin pour soulager ceux qui souffrent…

Puis elle ajouta brusquement, comme pour ne pas perdre une idée soudain venue :

— Vous ne savez pas ?… Si vous nous donnez une chambre dans votre hôtel, nous irons chercher l’Ange… Vous ne lui refuserez pas un asile, n’est-ce pas ?

Et comme Montalt la contemplait sans répondre, elle ajouta en joignant les mains :