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CHAPITRE X.

Cyprienne sauta de joie.

— Je vais donc être ainsi !… s’écria-t-elle en remplaçant par des babouches orientales les chaussures de sa sœur. À ton tour de faire la femme de chambre, Diane.

La seconde toilette fut moins longue encore que la première, Cyprienne s’y prêtait de si bon cœur !

Quand elle fut habillée des pieds à la tête, elle se regarda, rouge de plaisir.

— S’ils nous voyaient !… murmura-t-elle.

Puis elle saisit deux masques de velours, un pour elle, un pour sa sœur.

Il ne restait plus que les ceintures à nouer.

Celle que choisit Cyprienne était verte. Diane en prit une de cachemire rouge à franges d’or.

Au jardin la danse avait recommencé. Il n’y avait plus personne entre le cavalier et la fenêtre.

Cyprienne jeta ses bras autour du cou de sa sœur.

Elle était un peu pâle, et son cœur battait bien fort ; mais c’était de plaisir autant que de crainte.

— Une… deux… trois !… dit-elle en frappant ses petites mains l’une contre l’autre, pour donner le signal.