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CHAPITRE X.

semblaient encore destinés à des femmes. Il y avait de jolis petits uniformes, des sabres mignons, des poignards d’Andalouse ; des dominos de toutes nuances, des masques de toutes formes. Il y avait même des redingotes à fine taille et des pantalons renflés aux hanches, comme ceux que portent nos libres amazones, aux jours consacrés du carnaval.

C’était un vrai magasin.

De fait, l’hôtel Montalt possédait un théâtre, et chaque fois que le nabab donnait bal, Nehemiah Jones, le majordome, montait quelque danse de caractère.

Cette chambre qui communiquait, par une courte galerie, à l’appartement de Mirze, remplissait l’office d’une grande armoire où s’entassaient, le lendemain des fêtes, toutes les défroques du plaisir.

Diane et Cyprienne étaient femmes. La vue de ce trésor de chiffons, de ces précieuses étoffes, de ces fines broderies, de ces dentelles, les intéressait presque aussi vivement que le jardin merveilleux. Elles touchaient la soie épaisse ; le moelleux velours ; puis elles regardaient en soupirant l’étoffe grossière de leurs petites robes de laine.

Il y avait surtout deux costumes qui excitaient leur admiration.