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CHAPITRE X.

— Dès cette nuit !… appuya Diane entraînée à son insu.

— Mettre Madame et Penhoël dans une belle maison…

— Avec notre bon père !

— Et puis courir, courir bien vite jusqu’à Penhoël pour racheter le château.

— Nous aurions le temps, dit Diane.

— Et comme ils seraient heureux !

— Comme le pauvre Ange nous sourirait doucement !

— Et Madame…

— Et tous ! tous !… Ah ! c’est trop de bonheur !

Cyprienne se leva en frappant dans ses mains. Elle se jeta au cou de Diane dans un mouvement d’enthousiasme, et toutes deux se tinrent embrassées. Elles avaient des larmes de joie dans les yeux.

En ce moment le son d’une musique lointaine et suave arriva jusqu’à leurs oreilles. Elles se séparèrent pour écouter. C’était un mouvement de valse, lent, gracieux, balancé, qui empruntait à l’éloignement une douceur étrange.

— Qu’est-ce que cela ?… dit Cyprienne.

Diane avait la tête penchée ; elle écoutait avec ravissement.

Les pauvres filles ne buvaient que de l’eau