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CHAPITRE VIII.

pourtant un homme prudent, n’avait jamais conçu la moindre inquiétude à ce sujet.

Il allait son chemin, et constatait chaque jour des progrès fort honorables.

Montalt devait finir par y passer…

Ils étaient tous les deux sous un berceau, assis bien confortablement devant un flacon de johannisberg. Montalt versait ; Robert buvait pour soutenir sa verve.

Il avait déjà raconté, sans prononcer encore aucun nom, son arrivée à Penhoël.

— Voilà quel fut mon début, milord, dit-il en s’interrompant ; comment le trouvez-vous ?

— Très-joli, M. le chevalier ; ces faux bandits, cet orage épouvantable, cette inondation au milieu de la nuit, enfin l’intérieur de cette famille patriarcale… vous êtes un conteur très-spirituel !

— Je suis un historien, milord… Tout ce que je vous ai dit est de la plus rigoureuse exactitude… L’Ange, les deux sœurs habillées en paysannes, le vieil oncle, l’aubergiste… le sorcier, je n’ai rien inventé !

Le nabab s’arrangea sur ses coussins.

— Continuez…, dit-il.

— Dès ce soir-là, reprit Robert, tout fut toisé… Je vis qu’il y avait là les éléments d’une magnifique affaire… Un homme simple, faible,