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mie exprimait la gaieté jointe à une pétulance fougueuse.

Quand on les voyait séparées, l’œil saisissait entre elles une ressemblance très-frappante ; quand elles se trouvaient l’une près de l’autre, cette ressemblance disparaissait, et l’on s’étonnait de chercher en vain ce qu’on avait cru voir. C’est qu’elles étaient, en quelque sorte, et nous l’avons dit déjà, séparées par un type commun duquel se rapprochait, par des côtés divers, l’un et l’autre de leurs jolis visages. Et l’on ne pouvait les comparer à ce type qui n’existait plus…

Agenouillées, comme elles l’étaient en ce moment, aux deux côtés du fauteuil de Madame, l’esprit aurait cherché naturellement dans les beaux traits de Marthe de Penhoël ce lien mystérieux dont nous parlons ; mais Marthe ne ressemblait à aucune des deux sœurs : elle n’était Penhoël que par alliance.

Diane et Cyprienne tenaient toujours ses mains pressées contre leur poitrine. Madame gardait le silence ; ses yeux restaient baissés ; sa froide contrainte ne l’abandonnait point.

— Nous serions si heureuses de nous dévouer pour vous ! reprit Diane.

— Mourir !… vous dévouer !… murmura Marthe de Penhoël ; ce sont des idées étranges que vous avez là, mes filles !…