Page:Féval - Les Amours de Paris - 1845, volume 1.djvu/21

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
9
DE PARIS

une femme, parvenue aux extrêmes limites de la vieillesse, lisait d’une voix lente et cassée les versets d’une prière latine.

Sauf cette femme, qui, droite, raide, immobile, semblait être la personnification de l’insensibilité, tout avait dans cette pauvre demeure un aspect de détresse infinie et d’amère désolation. — De temps en temps, un flux de clameurs joyeuses montait du jardin et couvrait la monotone oraison de la vieille dame ; c’était alors un contraste déchirant entre l’ivresse folle du dehors et ce désespoir morne, silencieux, baigné de pleurs muets. La prière s’arrêtait sur les lèvres pâlies des jeunes filles ; le malade s’agitait dans la fièvre de son sommeil ; le jeune homme regardait