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XV

PAYSAGE DU ROUERGUE


Une semaine après les événements que nous venons de rapporter, un cavalier tout jeune et de belle mine, mais couvert d’habits poudreux et monté sur un cheval rendu de fatigue, descendait au petit pas les derniers versants de la chaîne d’Auvergne, prolongés jusqu’au cœur du Gévaudan. Le soleil se couchait vers l’ouest, sur les campagnes relativement plates des environs de Rodez, tandis que par derrière notre voyageur, la Margeride fermait hautement l’horizon et que, vers le sud-est les monts Carrigue dressaient leurs fronts sombres, avant-garde des Cévennes.

Notre cavalier avait l’air aussi harassé que sa monture qu’il ménageait de son mieux et avec raison, car la vaillante bête semblait être sur ses fins.

Le chemin, depuis Peyreleau, suivait la rivière de Peyre, coulant au milieu d’un pays tourmenté, coupé çà et là de zones cultivées. Sur la gauche