Page:Féval - La Vampire.djvu/183

Cette page a été validée par deux contributeurs.
180
LA VAMPIRE

secrétaire général quand M. Fouché aura mis M. Dubois à la retraite.

— Le numéro de la maison suspecte ? interrogea encore l’officier de paix.

— Quant à ça, monsieur Barbaroux, la plus belle fille du monde ne peut dire que ce qu’on lui a appris…

— Nous le saurons tout à l’heure, l’interrompit Jean-Pierre, qui écoutait ce colloque avec impatience. Nous sommes ici pour autre chose… Peux-tu nous introduire au pavillon de Bretonvilliers ?

— Jusqu’à la porte, oui, répondit Ézéchiel, et ces messieurs doivent avoir de quoi parler aux serrures.

L’agent Charlevoy frappa sur sa poche, qui rendit un son de ferraille, et repartit :

— J’ai ma trousse.

— Mais quant à trouver la pie au nid, continua Ézéchiel, c’est autre chose. La comtesse n’est pas revenue depuis le soir où les camarades apportèrent ici cette belle petite blonde… Vous savez, monsieur le gardien… on a dit qu’un jeune homme était entré ce soir-là au pavillon ?

— Qui l’a dit ?

Mme Paraxin, la femelle de Satan.

— Et l’a-t-on emporté comme les autres ?

— Je n’ai point ouï parler de cela.

La figure de Jean-Pierre s’éclaira.

— Il reste une lueur d’espoir, murmura-t-il. Marchons !

Et il se dirigea de lui-même vers la porte basse qui était au fond du cabaret. Ézéchiel le laissa faire.

Aussitôt que la porte fut ouverte, Jean-Pierre Sévérin se trouva en face d’un tas de terre et de déblais qui bouchaient hermétiquement le passage.

— C’est vous qui êtes la cause de cela, patron, dit Ézéchiel. Le jour où vous avez dérangé les marchandises qui étaient devant la porte, il y avait ici des gens de la comtesse. Le lendemain, le passage était bouché… Mais ils ont compté sans le vieil Ézéchiel, qui les sait toutes, depuis le temps qu’il va à l’école… Rangez-vous, s’il vous plaît, et laissez-moi passer.

L’ancien cabaretier se glissa, tenant toujours sa chandelle allumée, dans un trou étroit qui restait à gauche et conduisait à l’escalier de sa cave. Jean-Pierre et les agents le suivirent. La cave était vide comme le bouge supérieur, mais à l’extrémité orientale du cellier, il y avait un amas de plâtras, entourant une ouverture récemment pratiquée.

Ézéchiel l’éclaira ; elle pouvait donner passage à un homme de médiocre corpulence.

— Le soir où j’ai percé ce trou, dit-il en rougissant de