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LA PAVANE

Au souvenir de M. Wilfrid Challemel.


Dans un parc irréel composé par le Nôtre,
Sur ces fonds transparents des pastels de Watteau,
Et ces gazons roussis où l’Automne se vautre,
Une Robe à paniers se pâme, Allegretto !
Que lutine un galant Pourpoint. Le jeu plaît au
Bon apôtre.

Mais plus près, adossée aux torses d’Aegipan
Dont la gaîne interrompt les rampes à balustres,
La troupe de gala des Princesses s’épand.
Eros, qui sur ses doigts compte, ô Belles, vos lustres,
Fouille d’un œil très fat en vos gorges illustres.
Sacripant !

Les Nuques de satin sont aux baisers en butte.
Hors des vasques d’onyx un jet d’eau s’effila.
L’odeur de bergamote avec les jasmins lutte.
Et c’est Rameau qui donne aux violons le la.
L’âme de Lulli chante aux hautois et sur la
Saquebute.