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SEILÈNOS.

Taisez-vous, mes enfants ! et dites aux serviteurs de pousser les troupeaux dans l’antre creusé sous les rochers.

LE CHŒUR.

Allez ! Mais pourquoi cette hâte, père ?

SEILÈNOS.

Je vois près de la côte une nef de Hellas, et des remueurs d’avirons qui suivent un chef et viennent vers cet antre. Ils portent des vases vides sur la tête, et ils ont aussi des urnes à eau, et ils manquent de vivres. Oh ! les malheureux étrangers ! Qui sont-ils ? Ils ne savent point quel est notre maître Polyphèmos, venant ainsi vers cette demeure inhospitalière, et vers les dents dévoratrices d’hommes du Kyklôps ! Mais soyez muets, afin que nous sachions d’eux d’où ils viennent sur les rochers Sikéliens de l’Aitna.




ODYSSEUS.

Étrangers ! pourriez-vous me dire où nous trouverions de l’eau courante pour calmer notre soif, et si quelqu’un veut vendre des vivres à des marins qui en manquent ? Qu’est-ce que ceci ? Il me semble que nous avons abordé sur une terre de Bromios. Je vois, près de cet antre, une bande de Satyres. Il faut d’abord saluer le plus vieux.

SEILÈNOS.

Salut, ô Étranger ! Dis-moi qui tu es, et quelle est ta patrie.