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KLYTAIMNESTRA.

Es-tu donc, dans cette demeure, abandonnée à ce point de tes amis ?

ÈLEKTRA.

Personne ne désire des pauvres pour amis.

KLYTAIMNESTRA.

J’irai donc, et je sacrifierai aux Dieux pour la dixième lune de l’enfant ; et, après avoir fait cela pour toi, j’irai dans le champ où mon mari sacrifie aux Nymphes. Serviteurs, menez aux rateliers ces chevaux qui sont attelés ; et, quand vous jugerez que le sacrifice est fini, venez ! car il faut aussi que je sois complaisante pour mon mari.

ÈLEKTRA.

Entre dans la pauvre maison, et prends garde que la suie du toit fumant ne salisse ton péplos, puisque tu vas sacrifier aux Dieux, ainsi qu’il convient.




ÈLEKTRA.

La corbeille sacrée est prête, et le couteau est aiguisé qui a égorgé le taureau auprès duquel tu tomberas frappée, et tu te marieras, dans les demeures d’Aidès, à celui avec qui tu dormais sur la terre ! C’est la gratitude que je te dois, et tu vas subir ton châtiment pour mon père égorgé !