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LE MESSAGER.

Il est mort. Je te le dis deux fois, puisque tu le désires.

LE CHŒUR.

Ô Dieux ! Ô Justice, qui vois tout, tu es venue enfin !

ÈLEKTRA.

De quelle façon, par quel moyen le fils de Thyestès a-t-il été tué ? Je désire l’apprendre.

LE MESSAGER.

Ayant levé le pied hors de ces demeures, nous sommes entrés dans la grande route creusée par les deux ornières des chars, où était l’illustre Roi des Mykènaiens. Il se promenait dans ses jardins arrosés, en cueillant des couronnes de jeune myrte. Nous ayant vus, il s’écria : — Salut, ô Étrangers ! Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? De quelle terre êtes-vous issus ? — Et Orestès répondit : — Nous sommes Thessaliens, et nous allons sur les bords de l’Alphéos sacrifier à l’Olympien Zeus. — L’ayant entendu, Aigisthos lui dit : — Maintenant, il faut que vous soyez nos convives à ce festin, car je sacrifie des bœufs aux Nymphes. Demain, au matin, vous sortirez du lit, et vous arriverez aussi bien où vous allez. Mais entrons dans la demeure. — Comme il parlait ainsi, nous prenant la main, il nous introduisait, et il n’était pas possible de refuser. Une fois entrés dans les demeures, il dit : — Qu’on apporte très promptement des bains pour les Étrangers, afin qu’ils approchent les autels et l’eau purificatrice ! — Et Orestès dit : — Nous nous sommes purifiés dans les eaux pures du fleuve ; mais s’il est permis que des