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Mésode.

Ah ! ah ! frappons ma tête ! De même qu’un cygne harmonieux, sur le bord d’un fleuve, appelle son très cher père tué par les pièges rusés des rets, de même je te pleure, ô malheureux père.

Antistrophe II.

Qui as lavé ton corps dans ce dernier bain qui fut pour toi le lit très amer de la mort ! Hélas sur moi ! hélas sur moi ! à cause de cette plaie cruelle, père, qui te fut infligée par la hache, et à cause des horribles embûches de ma mère à ton retour de Troia ! Ta femme ne te reçut pas avec des guirlandes et des couronnes ; mais après que, frappé par l’épée à deux tranchants, elle t’eut livré à l’outrage d’Aigisthos, elle épousa le furtif adultère !




LE CHŒUR.
Strophe III.

Ô fille d’Agamemnôn, je viens, Èlektra, vers ta demeure agreste. Un certain homme Mykènaien, buveur de lait et montagnard, est arrivé ; et il annonce que les Argiens vont faire un sacrifice dans trois jours, et que toutes les vierges sont convoquées au temple de Hèra.

ÈLEKTRA.

Mon cœur ne s’inquiète point des colliers d’or, malheureuse ! et, au milieu des chœurs des vierges Argiennes, je ne ferai point bondir mes pieds agiles. Les larmes me