Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/528

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Antistrophe I.

Si la prudence et la sagesse des Dieux étaient telles que celles des hommes, ceux qui possèdent la vertu en recevraient un signe manifeste, en ayant une double jeunesse ; et, une fois morts, ils recommenceraient une nouvelle course à la lumière de Hèlios. Et les mauvais n’auraient qu’une seule vie ; et, de cette façon, il serait permis de reconnaître les bons et les mauvais, comme, dans les nuées, la foule des astres est manifeste aux marins. Mais nous n’avons reçu des Dieux aucune marque certaine pour reconnaître les bons et les mauvais, et toute l’existence est agitée et se passe à amasser des richesses.

Strophe II.

Je ne cesserai pas de joindre, par un très doux accord, les Kharites aux Muses. Que je ne vive jamais sans les Muses, et que je sois toujours couronné ! L’Aoide, quoique vieux, célèbre encore Mnèmosyna. Je chanterai encore le chant triomphal de Hèraklès, et Bromios qui dispense le vin, au son de la lyre aux sept cordes et de la flûte Libyque ; et je ne cesserai pas encore de célébrer les Muses qui m’ont excité aux chœurs.

Antistrophe II.

Les Dèliades chantent le Paian aux portes, célébrant l’heureux fils de Latô par leurs belles danses. Comme un cygne, je ferai sonner le Paian dans tes demeures, Hèraklès, vieillard harmonieux malgré mes vieilles joues, car le fils de Zeus est un sujet heureux pour mes hymnes. Il a surpassé par ses vertus la noblesse de sa race, et par