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HÈRAKLÈS.

Elle n’a pas eu honte d’outrager un vieillard ?

MÉGARA.

La pudeur n’habite pas avec cette Déesse.

HÈRAKLÈS.

J’ai donc perdu tous mes amis pendant mon absence ?

MÉGARA.

Existe-t-il des amis pour un homme malheureux ?

HÈRAKLÈS.

N’ont-ils donc que du mépris pour les combats que j’ai soutenus contre les Myniens ?

MÉGARA.

Je te le dis encore : le malheur n’a point d’amis.

HÈRAKLÈS.

Ne rejetterez-vous point ces bandelettes d’Aidès, et ne contemplerez-vous pas la lumière, si chère aux yeux au sortir des ténèbres souterraines ? Moi, car, maintenant c’est à mon bras d’agir, je vais d’abord renverser la demeure du nouveau Tyran, et couper sa tête impie, et la jeter aux chiens, pour qu’ils la déchirent ! Et tous les Kadméiens qui, ayant reçu mes bienfaits, m’ont été ingrats, je les écraserai de ma massue victorieuse, et je dissiperai le reste à l’aide de mes flèches ailées, et j’em-