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LE VIEILLARD.

Tu seras accusée d’avoir tué cet enfant, même ne l’ayant pas tué.

KRÉOUSA.

Bien ! On dit, en effet, que les marâtres haïssent les enfants des autres.

LE VIEILLARD.

Tue-le donc ici, afin de nier le meurtre.

KRÉOUSA.

J’en goûte d’avance le plaisir !

LE VIEILLARD.

Et tu cacheras à ton mari que tu sais ce qu’il s’efforce de te cacher.

KRÉOUSA.

Sais-tu ce que tu feras ? Ayant reçu de ma main cet ouvrage d’or de Pallas, cet antique, flacon, pars, et va où mon mari sacrifie secrètement ; et quand ils seront à la fin du repas et voudront faire des libations aux Dieux, prenant ce flacon sous ton péplos, verse-le dans la coupe du jeune adolescent, non à tous, mais à celui seul qui doit être mon maître dans ma demeure. Et si cette goutte passe en lui, jamais il ne viendra dans l’illustre Athèna, mais il restera mort ici !

LE VIEILLARD.

Pour toi, rentre maintenant chez les Proxènes. Moi, je