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IÔN.

Hélas ! que sa destinée et mon malheur se ressemblent !

KRÉOUSA.

Et toi aussi, ô Étranger, je pense que ta malheureuse mère te regrette.

IÔN.

Ne me ramène pas à une douleur que j’ai oubliée.

KRÉOUSA.

Je me tais. Mais continue à me répondre.

IÔN.

Sais-tu ce qu’il y a de plus à craindre dans ce que tu racontes ?

KRÉOUSA.

Tout n’est-il pas à craindre pour cette malheureuse ?

IÔN.

Comment le Dieu révèlera-t-il par son Oracle ce qu’il veut cacher ?

KRÉOUSA.

Il parlera, assis sur le Trépied commun à toute la Hellas.

IÔN.

Cet aveu est une honte qu’il ne faut pas lui infliger.