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jour, en même temps que Hèlios monte d’une aile rapide, et dont je balaye le parvis du Dieu ! Ô Paian ! ô Paian ! Heureux sois-tu, ô fils de Latô !

Antistrophe.

J’accomplis, certes, un beau travail, ô Phoibos, en servant ainsi devant ta demeure, en révérant ton sanctuaire fatidique ! Il m’est glorieux de servir les Dieux, non les mortels mais les Immortels, et je ne me fatigue point d’accomplir ces travaux glorieux. Phoibos est mon père, et j’honore qui me nourrit. Je donne le nom de père au bienveillant Phoibos qui habite ce Temple. Ô Paian ! ô Paian ! Heureux, heureux sois-tu, ô fils de Latô !

Mais je cesserai de balayer le sol avec ce laurier, et je répandrai de ces urnes d’or la source qui jaillit des tourbillons de Kastalia. D’une main pure, je ferai couler l’eau limpide. Puissé-je ne jamais cesser de servir ainsi Phoibos, du moins par une heureuse destinée ! Ah ! ah ! voici venir les oiseaux qui ont quitté les nids du Parnasos. Je vous le dis : n’approchez pas du faîte ni des demeures enrichies d’or ! Je t’atteindrai de mes flèches, ô héraut de Zeus, qui domptes les oiseaux à l’aide de ton bec recourbé. En voici un autre, un cygne, qui vole vers le sanctuaire. Ne porteras-tu pas ailleurs ton pied pourpré ? Bien que tu chantes comme la Kithare de Phoibos, cela ne te mettra pas à l’abri de mes flèches. Éloigne-toi sur tes ailes ! gagne le marais Dèliade. Tu ensanglanteras tes chants harmonieux, si tu n’obéis ! Ah ! ah ! quel est ce nouvel oiseau qui arrive ? Va-t-il construire sous le faîte du temple son nid de chaume pour ses petits ? Le bruit strident des flèches te chassera. N’obéiras-tu pas ? Va engendrer tes petits sur les tourbillons de l’Alpheios ou dans le bois