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des mains vides, en récompense de Hélénè. Et, parce que tu m’as apporté une heureuse nouvelle, au lieu de ces haillons sordides, tu recevras des vêtements et de la nourriture, pour que tu puisses retourner dans ta patrie, car je te vois maintenant dans un triste état. Pour toi, ô malheureuse ! ne te ronge pas d’un regret irrémédiable. Ménélaos a subi son destin. Ton mari est mort et ne peut revivre.

MÉNÉLAOS.

Ô jeune femme ! maintenant ton devoir est d’aimer ton mari et d’oublier celui qui est mort. Dans l’état présent des choses, ceci est pour le mieux. Si je retourne dans la Hellas, sain et sauf, je te laverai de tout blâme, si tu es telle qu’il convient que tu sois envers ton mari.

HÉLÉNÈ.

Il en sera ainsi, et mon mari ne me reprochera jamais rien, et toi-même en seras témoin. Ô malheureux ! entre, lave ton corps, et change de vêtements. Je te serai bienveillante sans retard. Tu rendras les honneurs funèbres à notre très cher Ménélaos, avec un plus grand zèle, si tu obtiens de moi ce qui t’est dû.




LE CHŒUR.
Strophe I.

Autrefois, la Mère des Dieux, qui habite les montagnes, courut d’un pied rapide à travers les halliers sauvages, les fleuves et les eaux de la mer aux bruits sans nombre,