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et je vois deux chances : Ou il me faut mourir, si on me découvre, ou je retournerai dans la patrie et je te sauverai. Ô vénérable Hèra ! qui couches dans le lit de Zeus, délivre de leurs maux deux malheureux ! Nous t’en supplions en levant les bras vers l’Ouranos où tu habites parmi les astres splendides ! Et toi, qui reçus la palme de la beauté pour prix de mes noces, Kypris, fille de Dionè, ne me perds pas ! C’est assez des maux que tu m’as infligés en livrant mon nom aux Barbares, à défaut de mon corps. Si tu veux me tuer, permets que je meure dans ma patrie. Pourquoi es-tu insatiable de maux, suscitant toujours les amours, les fraudes et les séductions qui emplissent les demeures de sang ? Si tu étais plus modérée, tu serais la plus douce aux hommes entre toutes les Déesses. Je n’en dirai pas plus.




LE CHŒUR.
Strophe I.

Toi qui, sous les rameaux épais, habites les demeures des Muses, je t’appelle, doux oiseau, Rossignol plaintif et harmonieux ! Viens, toi qui modules ton chant ! Accompagne mes lamentations, et célèbre les maux de la malheureuse Hélénè et les misères déplorables des Iliades, quand vint, sur une nef Barbare, se ruant à travers les plaines bruyantes de la mer et amenant de Lakédaimôn tes noces fatales aux Priamides, ô Hélénè ! Paris, le funeste époux conduit par Aphrodita !

Antistrophe I.

De nombreux Akhaiens, par les lances et les pierres,