Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/308

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

IOLAOS.

Ne vois-tu pas combien mes pieds s’empressent ?

LE SERVITEUR.

Je vois que tu sembles courir beaucoup plus que tu ne cours.

IOLAOS.

Tu ne diras pas cela, quand tu me verras là-bas…

LE SERVITEUR.

Faisant quoi ? Je souhaiterais, certes, te voir victorieux.

IOLAOS.

Frappant les ennemis dans le combat.

LE SERVITEUR.

Si nous y arrivons ; car c’est là ce que je crains.

IOLAOS.

Ah ! plaise aux Dieux, ô mon bras, qu’aussi vigoureux que tu l’étais quand je dévastai Sparta avec Hèraklès, tu m’aides à faire fuir Eurystheus, car il est trop lâche pour affronter la lance ! On pense à tort que la richesse donne le courage. Nous nous imaginons, en effet, que celui qui prospère sait tout.