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LE SERVITEUR.

Voici l’armure tout entière, et il faut t’en couvrir très promptement, car le combat est proche, et Arès hait grandement les traînards. Si tu crains le poids de ces armes, ne les revêts pas maintenant ; tu t’en couvriras devant l’ennemi, et je les porterai jusque-là.

IOLAOS.

Tu as bien parlé ; porte mes armes et tiens-les prêtes. Donne-moi la lance, et, me soutenant par le coude gauche, conduis-moi.

LE SERVITEUR.

Faut-il donc mener un hoplite comme un enfant ?

IOLAOS.

Il ne faut point faire de faux pas, afin d’obtenir un bon présage.

LE SERVITEUR.

Plût aux Dieux que tu eusses autant de vigueur que de désir de combattre !

IOLAOS.

Hâte-toi ! Il m’arrivera malheur si je ne me mêle pas au combat.

LE SERVITEUR.

C’est toi qui retardes, et non moi, bien que tu sembles te hâter.