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LES BAKKHANTES.

Dionysos.

C’est que j’ai été traité outrageusement par vous, bien que je fusse un Dieu.

Agavè

Il ne faut pas que les Dieux soient semblables aux mortels.

Dionysos.

Depuis longtemps mon père Zeus a voulu ceci.

Agavè

Hélas ! Vieillard, notre misérable exil est résolu !

Dionysos.

Pourquoi donc tardez-vous à faire ce qui doit être fait nécessairement ?


Kadmos

Ô fille, dans quelle horrible calamité nous sommes tombés, et toi, malheureuse, et tes sœurs ! Et moi, misérable, vieux et étranger, j’irai chez les Barbares, et il est fatal, par surcroît, que je conduise dans la Hellas des armées Barbares ! Revêtu de la forme effrayante d’un Dragon, de même que ma femme, Harmonia, la fille d’Arès, je mènerai ces armées contre les autels et les tombeaux Hellènes ! Malheureux ! nul ne me délivrera de mes maux ; et, même après avoir passé sur la nef l’Akhérôn souterrain, je n’aurai jamais de repos !