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courons à cet incendie. Il me sera très glorieux de mourir consumée avec ma patrie !

TALTHYBIOS.

Tu es en démence, malheureuse ! à cause de tes maux. Emmenez-la ! ne l’épargnez pas. Il faut, en effet, qu’elle soit remise aux mains d’Odysseus, à qui elle est due.

HÉKABÈ.

Ah ! ah ! hélas ! Ah ! hélas ! Ô Kroniôn, Prytane des Phryges, père de ma race, vois les outrages que nous subissons, indignes du sang de Dardanos !

LE CHŒUR.

Il les voit, et cette grande Ville, qui n’est plus une ville, a péri, et Troia n’est plus rien !

HÉKABÈ.

Ah ! hélas ! Ah ! hélas ! Ilios resplendit, les hauteurs Pergamiennes flambent, et la Ville, et les murailles élevées !

LE CHŒUR.

De même que la fumée que dissipe le vent, de même la patrie périt, renversée de son faîte et saccagée par le fer, et ses palais sont dévastés par le feu et par la lance ennemie !

HÉKABÈ.
Strophe.

Ô mes enfants, entendez, reconnaissez la voix de votre mère !